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Sans-Titre XIII

14 septembre 2008

Pas lourd gourd d’ivrogne fatigué, serait droit serait sûr serait illusion n’était quelque irrégularité de l’asphalte ; pas d’effort, muscles raidis, douleur discrète élance bas du dos, paupières mi closes, pas sans s’en rendre compte, avance, on verra, demi tour pourquoi pas, ça change quoi, finalement, aller demi tour, et puis de nouveau parce que bon, on en a vite fait le tour de tout ça quoi, continue, vous n’avez pas encore trouvé votre bonheur, je ne le cherche pas pourquoi le trouverais-je, alors avance, regarde indifférent, ris aussi, indifférent aussi, un soupir derrière, un grognement en appétit derrière, on poursuit, pas lourd plus gourd encore, plus ivrogne mais fatigué oui, certainement, pas le choix, on écoute, on écoute son pas, on guette son coeur, on ne l’entend pas, on guette ses pensées, on s’aperçoit que bon, rien que du bon, rien que bon, rien que, pied droit, hanche gauche, on repense, ivrogne, pourquoi, pourquoi se dit-on ivrogne, parce qu’impression de satisfaction, illusion de besoin, on se dit, on avance encore, on fait demi tour, ou on tourne seulement la tête, à quoi ça sert de regarder derrière, à rien, on pense, à rien, ça sert à rien, mais on le fait quand même, on contemple silhouettes s’éloignant, accompagnées d’ombres et d’éclats réverbères jaunes dégoulinant, pas, heurte un relief, poids, déporté sur la gauche, on s’en rend compte un peu tard, on ne rectifie rien, on attend deux trois pas de plus pour revenir dans le droit chemin, on attend, toujours, on repousse, on procrastine comme dit l’autre — pas le choix, c’est comme ça — on croise on continue, on ignore, on contemple étranger, étranger, c’est un mot un peu fort, un peu fort, un peu étrange, non, extérieur peut-être, extérieur ? pas vraiment non plus, retiré, oui, retiré dans un coin, ou retraité — n’étaient les connotations d’âge ou de mysticisme — retraité, en retrait — comme on pourrait l’imaginer — ou mieux retraité comme une armée en retraite, qui quitte dépitée décrépite le champs des armes, terrible cette bataille de l’homme ivrogne fatigué qui traîne son pas de promeneur comme s’il était autre, comme si rien de tout ceci n’était comme si quoi, comme s’il pouvait s’arrêter d’un instant à l’autre, d’un mot à l’autre, comme ça



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