Peut-on faire une grève générale à soi tout seul ? Sans doute pas. Même si c’est effectivement assez général à mon titre. Avec une nuance toutefois : est-ce une grève, si on n’arrive pas à s’y mettre, si le travail est entravé par l’angoisse, la pensée qui tourne en rond ? En somme, ces jours-ci, ma grève ressemble à s’y méprendre à mes insomnies. Ce n’est pas une volonté propre. Mais je m’interromps — je me suis interrompu —, et le petit vélo qui tourne dans mon crâne m’empêche tout bonnement de reprendre. (...)
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En vrac
En lisant, en écrivant : rendons à Julien Gracq ce qui lui appartient.
Sans ordre ni désordre...
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13 juin
13 juin, par Jérémie Szpirglas -
12 juin
12 juin, par Jérémie SzpirglasJe me souviens soudain de cette parole de Tristan Bernard, au moment de son arrestation pour les allemands en 1943 : « Notre situation s’améliore. Jusqu’à présent, nous vivions dans la crainte, désormais, nous vivrons dans l’espoir ».
Toujours cette interrogation : aurai-je le courage de mes convictions et de mes pensées. Je me sens coupable de ne pas aller plus manifester. De ne pas aller davantage dire ma rage avec la foule. Et en même temps je n’ai jamais été à l’aise dans quelque foule que ce (...) -
11 juin
11 juin, par Jérémie SzpirglasOui, quelle merde. Pourquoi s’emmerder. Exactement le même sentiment qu’en novembre 2016 : je tenais entre mes bras mon bébé d’à peine un mois, qui ne trouvait pas le sommeil — et qui ne l’a pas trouvé pendant plusieurs mois sinon tout contre moi en train de faire les cents pas. L’effarement quand j’ai vu cette aguille du baromètre de probabilité du New York Times, en faveur de Donald Trump. Et je me suis demandé comment j’avais pu faire une telle connerie de faire venir un enfant dans ce monde qui se (...)
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Lundi 21 novembre
21 novembre 2022, par Jérémie SzpirglasIl m’arrive parfois, au détour d’une conversation (généralement avec une vague connaissance, ou une nouvelle rencontre), de pointer les difficultés pécuniaires et la situation extrêmement précaire du plumitif quotidien. Invariablement (ou presque), on me renvoie à :
-- Mais, c’est une passion, tu aimes ce que tu fais, non ?
Évidemment : c’est une passion. Et alors ? Le fait que j’aime ce que je fais n’est nullement une raison suffisante pour que je ne puisse vivre. Ou alors, il faudrait que ce soit la (...) -
22 septembre
22 septembre 2022, par Jérémie SzpirglasÇa fait longtemps que je ne l’ai pas écoutée. Bizarre d’ailleurs. C’est une œuvre de chevet, de celles qu’on écoute régulièrement, une œuvre refuge aussi, peut-être, une œuvre qui transporte. Littéralement. Ça fait longtemps que je ne l’ai pas écoutée, mais voilà. Je la réécoute. Là tout de suite maintenant. Je sais exactement où elle va, je sais tout ce qui va se passer. Je pourrais presque en retranscrire de tête la partition (j’insiste sur le presque), et pourtant quelle surprise. Un peu comme ces gestes de (...)
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1er septembre
1er septembre 2022, par Jérémie SzpirglasOu alors prendre un nouveau départ. Profiter du nouveau départ ambiant, se laisser entraîner à son tour. Le cœur serré, les genoux tremblants, l’estomac retourné, au bord des larmes, perdu dans l’immensité d’une nouveauté incognita, livré à soi-même. Pas le choix. Pas le choix. Pas le choix. C’est peut-être ça, le vrai problème : on a le choix. D’autant plus qu’on se fixe soi-même ses objectifs. Qui viendra nous taper sur les doigts si on ne les atteint pas ? C’est pourtant exactement ce que je fais, là, tout de (...)
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31 août
31 août 2022, par Jérémie SzpirglasC’est reprendre sans reprendre. C’est procrastiner. S’attaquer à autre chose que le plus urgent, en pensant que ce sera plus simple — ironie de la chose : si cette tâche secondaire devenait soudain la plus urgente, on la contournerait certainement pour s’attaquer à celle qui prendrait alors sa place.
Question de pression, finalement.
L’urgence de la tâche, la rend plus ardue, car on doit non seulement s’y atteler plus tôt, mais aussi atteindre la qualité attendue dans ce même laps de temps. D’où un (...) -
30 août
30 août 2022, par Jérémie SzpirglasReprendre, toujours reprendre. Non pas remettre sur le métier. Non. Reprendre. Revenir au même endroit, et reprendre le chemin. Au même pas. Des semaines, des mois plus tard, et pourtant. Comme si de rien n’était. Comme si le temps n’était passé. Retrouver le rêve, retrouver l’idéal qu’on avait en tête, retrouver le rythme, essayer d’être à la hauteur. Reprendre. Toujours reprendre. Chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année. Reprendre : un thème récurrent. Lancinant. Une douleur peut-être ? (...)
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To be or not to be… an alcoholic
28 juillet 2021, par Jérémie SzpirglasJe ne suis pas alcoolique. C’est bien ma veine, tiens ! Il est des jours, comme aujourd’hui, où j’aimerais bien. Je me sentirais moins inutile, je pense. J’ai bien un verre d’eau à portée de la main, l’illusion ne trompe personne, et surtout pas moi. Peut-être suis-je trop sous influence : celle exercée par l’iconographie canonique de l’écrivain d’après Hollywood. Presque une carte postale, directement inspirée d’Hemingway ou Fitzgerald — poussée à l’extrême par un Bukowski et quelques autres. (...)
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Enfer et en off
26 juillet 2021, par Jérémie SzpirglasAmbiance sonore infernale ce matin.
Pas moins de quatre chantiers à moins de 40 mètres de ma fenêtre. Un marteau piqueur perce la chaussée ; une tronçonneuse coupe des arbres malades ; une scie électrique découpe des morceaux d’ardoise pour parer la façade du bâtiment en face ; last but not least, au premier étage de mon immeuble, des marteaux s’échinent sur les tubes enfers de l’échafaudage pour le démonter.
Parfois, c’est un tutti, véritable contrepoint sursaturé. Dans le contexte, le moindre duo est (...)