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je me penche et je t’embrasse

jeudi 22 janvier 2009, par Jérémie Szpirglas

il est tard, je ne sais même plus ce que j’écris, pas sûr que tout ça ait un sens, pas sûr que tout ça soit lisible (aurtograf and all)

je me penche et je t’embrasse

je te sais qui dors, je sais que tu dors, et je me sens aller faire de même : assez de travailler, surtout si inutile

je t’embrasse et m’approche encore

je vais te rejoindre — dans le sommeil — et peut-être plus loin, qu’en sais-je, à cette heure, on ne sait plus rien — l’esprit est ailleurs, la nuque endolorie, les yeux secs et les oreilles fascinées par le petit bruit des touches

m’approche et trébuche

j’aime ce moment, ce pseudo silence dans lequel chaque miette de bruit envahit l’espace comme une longue mélopée — un chant de pluie — une heure de plus

et on finit

c’est à ce seul moment que l’esprit n’est qu’un avec le corps — usé, douloureux, las, on avance pas à pas, seconde par seconde — on se satisfait d’un peu de pluie sur la fenêtre, de ces doigts qui bougent si peu, de ce froid qui prend sans bruit, de quelque lumière incertaine — on n’est pas couché, mais on anticipe déjà la douceur trompeuse du drap — à mesure qu’on s’enfonce dans ces heures hagardes, les rêves de la nuit précédente reviennent sur la pointe des pieds, reprennent leur droit — on aimerait déjà être en eux, les poursuivre — on sait très bien qu’il n’en sera rien

À suivre...