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Insomnie
mercredi 18 juin 2008, par
agité — insomnie — bach
Calme apparent de mes angoisses. je suis paisible et quelque part quelque chose tourne, bascule. Bouscule.
Silence.
Silence familier.
Ce n’est pas n’importe quel silence. C’est le silence de mon stylo sur le cahier. C’est le silence intermittent de la mésange (enfin, mésange, qu’est-ce que j’en sais, moi) à peine éveillée au-dehors.
C’est le silence des draps en désordre, des violons endormis. C’est le silence des livres et des mots. Ceux qu’il est impossible de dire. Ceux qu’on ne saurait dire car ils seraient un si piètre reflet de ceux qui se prononcent dans le secret de soi, ceux qu’on entend dans le silence.
C’est le silence d’un battement d’horloge, lointain, celle d’une enfance, celle de chaque enfance — qui n’en a pas entendu une dans sa vie — ce battement légèrement boiteux d’une pendule : gauche — droite — gauche — droite, avec ce petit quart de ton qui sépare chaque seconde — et que se passerait-il si le pendule, emporté par la vitesse, dépassait les bornes du bon goût ? Quelle serait la note ? Fa dièse trop haut ou sol trop bas ? —
C’est le silence de cette pendule absente.
Le silence d’un tableau, la respiration suspendue.
Le silence d’une mèche de cheveu soulevée par un souffle et qui ne veut plus retomber.