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8 août 2007 — Minuit dix-sept
T.A.B.P., dans toute sa bassesse et sa vulgarité
vendredi 11 juillet 2008, par
« Ce soir, j’te fais le cunni du siècle ! » Phrase criée à la cantonade par une blonde sophistiquée à ma gauche, clairement hétéro et en couple avec le mec assis à côté d’elle. Phrase criée à la blonde en face d’elle, dans un grand éclat de rire. Vulgarité, quand tu nous tiens… Ça marche à tous les coups : Y a-t-il un seul mec (et même une seule fille) qui ne tende pas l’oreille à présent ?
La conversation se poursuit dans le même goût (en un peu moins vulgaire, certes). Au bout du rang à ma gauche, une brune assez mignonne avec un magnifique décolleté, de bon goût cette fois (ce qui est ici suffisamment étonnant pour être noté) et sans grande ostentation (idem). À ma droite, une fille châtain clair, intriguée sans doute. Elle a une allure sportive et dynamique, un peu bobo aussi, qui n’est pas pour me déplaire. Elle a l’air mûr (dans sa tête) et décidé, sûr d’elle (ce qui ne doit pas être tout à fait le cas), souriante mais à-propos, jeune.
Sympathique cocktail ! Ce qu’il y a d’intéressant chez elle est ce constant et étonnant clair obscur, que dégage sa personne physique mais aussi sans doute sa personnalité : un visage lumineux, encadré de sombre, sourire rayonnant s’incrustant dans le sérieux général de la posture. De même, cette courte bouche (soigneusement humidifiée pour plus d’effet) sur une mâchoire aux lignes franches mais souples. Ce visage me fascine.
Tout à coup, elle me fait penser à Mariel Hemingway dans Manhattan. Pas par ses attitudes ou par son ingénuité, mais dans quelques détails du visage, notamment quand elle parle que ses joues se plissent que son menton se relâche. Tout cela est fort étrange.
Autre chose me frappe ce soir : le nombre de personnes bronzées qui envahissent ce bar : ils sont tous partis en vacances, les salauds, et ça se voit.
Ras-le-bol.
Il pleut toujours, veux attendre que cela cesse pour rentrer, commence à me lasser.
Parfois, en écoutant de la musique, et pas même forcément une musique que j’aime, un frisson fraye son chemin le long de mon dos, partant de très bas jusqu’à m’agacer l’échine et, l’espace d’un instant, j’oublie tout, la connerie humaine, la fatigue, les espoirs et les échecs.