Voilà trois semaines que nous sommes dans cette situation absurde et on pourrait presque croire qu’on s’y est fait ! Comme si c’était on ne peut plus naturel, ou presque — en fait non, pas vraiment, mais qui l’eut cru, même il y a deux mois, quand nous avons appris que des régions entières de Chine étaient ainsi mises à l’arrêt ? Comme quoi, l’esprit humain est capable de s’habituer aux circonstances les plus aberrantes.
Et pourtant, l’incompréhension demeure. Incompréhension : c’était le (…)
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Articles les plus récents
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Mercredi 8 avril
8 avril 2020, par Jérémie Szpirglas -
Mardi 7 avril
7 avril 2020, par Jérémie Szpirglas— Vivant ?
-- À peine, ai-je envie de répondre.
Certes, je me suis déjà senti bien plus mal. Je me souviens par exemple de ma mononucléose, chopée un 14 février 2007. Quelle horreur ça a été ! Ou de ma luxation de l’épaule — j’en ai vraiment bavé. Mais être malade dans ces circonstances de pandémie, c’est assez spécial.
Ça faisait longtemps que mes parents ne s’étaient pas enquis de ma santé de manière aussi inquiète. Je retrouve chez, l’espace d’un instant, les tendances à l’hypocondrie (…) -
Lundi 6 avril
6 avril 2020, par Jérémie SzpirglasSortie de sieste. Sieste nécessaire. Absolument. Impérieusement. Dommage que « l’impérieux » ait aujourd’hui des résonances si confinées, parce que ce mot n’est pas dénué pour moi d’un certain charme. Donc sieste impérieusement nécessaire. Ou sieste impérieuse. Je suis au fameux J+8. Celui où le système immunitaire passe la surmultiplié. Pour certains (comme pour ma compagne), cela signifie un aggravement de tous les symptômes. Pour moi, j’ai l’impression que les symptômes certes reviennent, (…)
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Dimanche 5 avril
5 avril 2020, par Jérémie SzpirglasOn échange les rôles. Pour une fois, c’est moi qui suis à plat. Pas totalement. Mais quand même plus qu’elle. Elle a le sourire. Elle a bien dormi. Elle me raconte avoir fait d’agréables rêves pour la première fois depuis bien longtemps. Moi : sommeil de plomb. Réveil un peu plombé également. Et bras et jambes lestés au lever. Réflexes émoussés. Difficile de rattraper un énergumène au vol pour lui enfiler une chaussette ou débarbouiller les traces de chocolat qui soulignent les contours de (…)
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Samedi 4 avril
4 avril 2020, par Jérémie SzpirglasDepuis hier, nous sommes entrés dans la zone dangereuse de la maladie. Le triangle des Bermudes. Le moment où la probabilité pour que tout bascule pour le pire est à son plus haut. Alors je surveille. J’ai la chance que, pour l’instant du moins, les symptômes soient pour moi moins forts que pour elle : à moi donc de m’occuper des enfants, de l’organisation de la journée, et de toutes les tâches ménagères — celles qui m’incombent habituellement et celles qui relèvent généralement des (…)
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Vendredi 3 avril
3 avril 2020, par Jérémie SzpirglasFatigue et lassitude.
Cette nuit, lors d’une longue insomnie heureusement sans (trop d’)angoisse, je me suis demandé quelle était la différence sémantique entre ces deux mots — a priori plus ou moins synonymes. À première vue, je dirais que la lassitude s’applique davantage au domaine psychique, ou moral. La fatigue est physique : on dit d’une structure qu’elle est fatiguée, on ne dira jamais d’une structure qu’elle est lasse.
Las ! Quelle exclamation ! Que de poésie(s) d’emblée (…) -
Jeudi 2 avril, 17h09
2 avril 2020, par Jérémie SzpirglasUne lecture quotidienne qui est aussi une leçon d’humilité et de littérature : Sine Die, le journal du confinement d’Éric Chevillard.
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Jeudi 2 avril
2 avril 2020, par Jérémie SzpirglasÇa y est, les résultats (ou plutôt : le résultat) sont tombés : positif. En termes médicaux, ça donne : « présence détectée d’ARN du virus ». « C’est pas un scoop », me dit un ami auquel je l’annonce. Non, effectivement, ce n’est pas un scoop. J’ai lu dans des témoignages relayés par la presse que certains, à l’annonce du résultat, avaient le sentiment que c’était la fin du monde. Ces gens devaient faire partie des populations à risque, je pense. Pour nous, c’est une information. Une (…)
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Mercredi 1er avril, 20h24
1er avril 2020, par Jérémie SzpirglasJe ne pensais pas être atteint d’anosmie quand, d’un coup, tout à l’heure, je me suis fait la remarque que j’ai mangé des asperges ce midi — et pourtant, aucun souvenir particulier lors de mes passages aux toilettes depuis.
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Mercredi 1er avril
1er avril 2020, par Jérémie SzpirglasJour après jour, la routine s’installe. L’emploi du temps est respecté, mais de très loin. C’est comme la loi : il y a la lettre et l’esprit. À mesure que le temps passe, nous nous intéressons davantage au second qu’au premier. Il faut se protéger. Et éviter les frictions évitables. Un peu de devoir, mais pas trop. Quelques sorties, mais sans se donner des objectifs trop ambitieux — se dégourdir les jambes, s’étirer un brin le dos. Idem pour la cuisine (et ce n’est pas de l’agueusie que de (…)
Inachevé.net