Rien que
mardi 28 avril 2009, par
Rien que d’penser que j’pourrais, ça m’fait marrer. Je dois avoir l’air bien con comme ça, à rire tout seul — à pouffer, on entend le souffle haletant de l’hilarité — en regardant du coin de l’oeil, si cillé par le rire qu’on le distingue à peine.
Et je les vois, les autres, si empesés, amidonnés, préparés, masqués et apprêtés, pénétrés, carrant les épaules, bombant discrètement — mais sans naturel — la poitrine, exposant sans tact leurs cuisses à demie écartées. Et je me marre. Je me marre de leurs bras passés par-dessus, protecteurs ou possessifs, et le regard, encore. De leurs gestes primaires et mesquins — oh, je les aime, ceux-là, ces gestes attendus, ces gestes millénaires, voire millionnaires (vraiment ?).
Rien que d’penser que j’pourrais, ça m’fait marrer. Dans le métro, dans les bars, dans la rue, dans les trains, dans les salles d’attente — ça fait passer le temps. Aucun mérite.
Oh puis quoi, si on peut même plus rigoler ?