Site de création littéraire plus ou moins expérimentale
Dernier ajout : 13 juin 2024.
En lisant, en écrivant : rendons à Julien Gracq ce qui lui appartient.
Sans ordre ni désordre...
À Cordes-sur-Ciel, devant une façade peuplée de chiens à l’affut, de gibiers attendant l’hallali, de visages grimaçants et de gargouilles obscènes rosissant dans le couchant, soudain ramené au Septième Sceau, son chevalier émacié (pour moi la définition du visage émacié, de l’émaciation, si tant est qu’un tel mot n’existe pas que pour moi), sa mort blafarde, souriante et non dénuée d’humour, ses comédiens légers sans soucis, si plein d’amour pour la vie que la peste et la stupidité (...)
Plus d’œufs, plus de prudence ou de petits pas. On se jetait à présent dans une nouvelle relation comme vierges de tout passé, défaits du poids des déceptions et malheurs des expériences précédentes. Remplis d’espoirs, sans arrière-pensée — tout simplement parce qu’il n’y en avait pas. Etions-nous plus sensibles ? Plus passionnés ? Ou moins, justement. Ou était-ce seulement de surface, le masque qu’on met, pour essayer d’avancer, et se cacher à soi-même l’évidente tragédie du monde (...)
Des mots que je lis trop souvent en ce moment et qui m’insupportent, tant ils témoignent du snobisme de pensée d’une littérature qui, parfois bloquée, se réfugie dans la posture (ceci n’est nullement une critique de cette littérature, seulement une déploration d’un de ses principaux travers à mon sens), un vocabulaire qui finalement ne veut rien dire, passe-partout, matraque à défaut, peut-être simplement involontaire, peut-être pour attirer une attention qu’on a peur de voir vaciller car (...)
Je ne vous aime pas. Vraiment. Je ne voudrais pas vous paraître amer ou dépité, ni même méchant véritable — suis-je un faux méchant, ou un faux gentil ? —, mais voilà, je tenais à vous le dire : je ne vous aime pas. Vous n’êtes pas le / la seule / seul. Vous être nombreux dans ce cas.
Vous êtes lâche, mesquin, petit, facilement impressionnable.
Une belle liste de défauts, encore incomplète. Bien répugnante comme il faut. Et pourtant, si je réfléchis bien, ce n’est pas pour ça que je ne (...)
De ce qu’on voudrait parfois, souvent, écrire et qu’on sait pertinemment qu’on ne saura pas
Massacre. Comment puis-je parler de massacre ? N’en ai vécu aucun, mis à part ceux dans ma tête. Sont terribles ceux-là, mais prêtent à rire, aussi, sans doute.
Un massacre. C’est quoi, un massacre. Et comment ça se dit, un massacre ? Ça ne se dit pas, ça ne se montre pas non plus. Trop grotesque, trop tragique pour risquer le grotesque. Trop horrible, inimaginable. Trop facile, aussi, de tomber dans un pathos inutile et sale (inhibitions). Et pourtant faudra (...)
Fermé.
On s’enferme sur cette petite place carrée — mérite à peine le nom de place. Porosité du calme, du silence. Quatre arbres malheureux qui n’ont pas eu le temps de grandi au grand air. L’un, plus large plus assuré, protège les trois autres. De quoi, on ne sait pas.
Illusion de la place. Illusion de la rotondité.
Que vient-on chercher là ? Une preuve à sa solitude : la preuve qu’on est seul, on revient, erre là un soir d’été — faux été, fausse soirée.
En colère. Colère, (...)
Les yeux bleus qui étaient d’une clarté de lumière et d’eau sont résolus, plus éclatants encore de détermination. Leur assombrissement n’est peut-être qu’une impression car l’essence de leur eau est inchangée — mélange.
Les paupières sont impures, le visage se marque, se défait de sa robe d’ingénuité.
Le fantôme paraît déjà sous la pâleur de la peau et la vie irréductible du bleu jaillit pour contredire le monde, lui dire non. Visage encore jeune, regard sans âge. L’Innocence derrière (...)
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