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lundi 8 janvier 2007 — vers 23 h 30

26 mai 2008

J’entre, je m’installe, je repère immédiatement une petite demoiselle et j’écris.

Faisons semblant d’écrire, sur elle, pour voir. En ce moment, je ne sais qu’écrire. J’ai besoin de mettre de l’ordre dans mes idées, dans ce qui est déjà écrit. Besoin de savoir. J’ai besoin de tant de choses en somme. Et, ce soir, j’ai besoin de baiser. Disons le mot, n’ayons pas peur. J’ai absolument envie de baiser, même pas de faire l’amour. J’ai envie d’une bonne séance de sport en chambre, pour me vider la tête, assainir mon corps, assainir mes pensées. C’est une urgence primaire, animale, qui m’a poussé à sortir et m’a conduit jusqu’ici, à la recherche d’une hypothétique partenaire, que je sais pertinemment que je ne trouverais pas, même si je me prends à en imaginer la possibilité lointaine, incertaine, presque à portée de main si je savais où et comment m’y prendre.

She’s American, no questions about it, the nasal accent, the way she smokes and holds herself. She’s so young. What is she doing here, that late, in Paris in January ?

Un imbécile, un peu éméché, essaye de briser la glace avec mes deux américaines. Son anglais est tâtonnant, digne d’un enfant de 10 ans (et encore, un enfant un peu attardé), ses méthodes sont d’une lourdeur affolante, elles doivent se demander combien de temps il va les coller et les importuner ainsi. Il échoue lamentablement, n’arrive pas à aligner deux mots.

Le con, il a tout gâché. Maintenant, elle se méfie. Il a tenté de s’adresser à elle, dans un français lent, enfantin, qui, s’imaginait-il sans doute, serait plus compréhensible. Mais elles n’en avaient pas envie, même pas envie sans doute de comprendre ce que son allure et ses yeux devaient déjà leur crier à des kilomètres.

Enfin, ils sont partis.

Précipice de trois tables et demie ! Autant dire presque infranchissable !

Nous étions quasiment les trois derniers clients, avec quelques habitués qui s’attardaient fidèlement au bar, et l’établissement finit pas fermer. Elles se séparèrent rapidement et je découvris avec une agréable surprise que ma jeune fille prenait le même chemin que moi. Elle tourna dans la rue Saint Placide, me laissant aller seul à mes frustrations et à mes rêves



Dernier ajout : 17 mars. | SPIP

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