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Langues oubliées

Dernier ajout : 19 juillet 2015.

Proses déconstruites/Langues oubliées


| Un texte au hasard |

  • Chevauchée fantastique

    3 mars 2010

    C’est la chevauchée fantastique des méduses hallucinées, exaltante envolée vers la nue héroïque des blondes et blanches échevelées dans le minus crépuscule. Bientôt le noir se fait, à peine dérangé par quelques menues étoiles — et c’est le couac. Privés des rais puissants, des traits incandescents, les méduses se dégonflent, baudruches maximus ridicules, et fondent comme neige au soleil dans l’obscurité nouvelle. Elles s’évaporent en de fins et légers nuages, qui (...)

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  • Un somme niche

    2 mars 2010

    Un somme niche au creux de la nuit,
    Âpre aspérité, hirsute, hérissée de basalte, introuvable à tâtons,
    Abrite un unique pingouin habillé en croque-mort,
    Cœur mourant perdu solitaire,
    Sur lequel s’émerveille bouffie la naïve et non moins aigrie,
    Qui fait plutôt qu’elle ne traverse ou contemple,
    Les yeux écarquillés sur la grisaille potron minette.

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  • Phrasés

    1er mars 2010

    Nouvelle carrure. Phraser par jour, phraser par semaine — chercher plus large respiration — cheminement aérien sur sept jours. Pulsation interne des nuits et journées successives — liberté d’aller contre, poser le pied à côté, à contretemps, penser en travers le pas incertain.
    Anacrouse. La rythmique des minutes et des heures est chaotique, erratique, tremblante, vivotante, sans cohérence ni harmonie — sentiment de n’être plus un, fragment de soi glissant d’un instant sur (...)

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  • Mâts

    26 février 2010

    Ils sont là. Il y en a plus d’une centaine. Pointés vers le ciel, nus, inutiles. On imagine les drapeaux qui doivent y flotter, certains jours de grande s(c)ession. Mais là, rien. Ils pleurent avec les dernières gouttes de la pluie printanière et rémanente. Ils frissonnent un peu — on ne le voit pas, on le devine. Et puis il y a ce léger claquement de la drisse rongée par les intempéries. On est bien loin de la mer, malgré quelques mouettes qui jouent dans le ciel délavé et la lune (...)

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  • Des grues (bis)

    23 février 2010

    On croirait pas comme ça, mais c’est une machine délicate, une grue — un animal doux et familier, dont il faut s’occuper avec amour. J’en suis entouré, de grues. Y en a des tas, par troupeau, qui battent le gravas, font le pied de girafe, en bas de chez moi.
    Evidemment, quand je dis ça, on me prend tout de suite pour un ignoble macho, on m’insulte, on me déteste, on me jette des verres d’eau à la figure.
    Mais est-ce ma faute, à moi, la polysémie ? Est-ce que je suis (...)

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  • Une grue

    22 février 2010

    On croirait pas comme ça, mais c’est une machine délicate, une grue — un animal familier et doux, dont il faut s’occuper avec amour.
    Le nom, certes, est mal choisi. Grue — laid, lourd, râpeux en fond de gorge, nécessairement vulgaire. Girafe serait plus approprié, non ? Ce long cou, ces oreilles étranges qui ressemblent à des yeux de poissons fa, cet allure maladroite, gauche, ce déhanché d’adolescente qui a grandi trop vite — et surtout cet air perpétuellement naïf, (...)

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  • Fragment

    17 février 2010

    Fragment, éclat, bribe, bris, lambeau, poussière, instant inquantifiable, flash, chute... L’immédiat est indifférent, imperturbable, d’une incohérence propre à son enchaînement, d’une inconsistance propre à son éphémère. L’état d’âme n’est plus, bien trop réservé, bien trop discret. On n’a plus le temps pour ses tours et détours, ses liens vers le désordre. Ou alors mis à l’écart, au ban, inconsidéré. Les yeux fuyants, on lui dénie le droit de (...)

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