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Nombrilisme(s)
Difficile de ne pas sombrer dans le nombrilisme, dans ce genre d’exercice. Certains, pourtant, s’en sont sortis avec brio — Kafka, par exemple, qui transsubstantie véritablement son nombrilisme et son quotidien à chaque ligne de ses journaux. N’est pas Kafka qui veut — et heureusement ! On n’a pas non plus besoin de 36 Métamorphoses.
Les météorologues aussi, s’en sortent pas mal, je trouve. Et je suis assez d’accord avec François Morel célébrant cette formidable aède qu’est Marie-Pierre Planchon.
Ça y est : le nombrilisme revient. Oui, grâce à Marie-Pierre Planchon, exactement. Et sa météo marine. Ça me permet de me renfermer un peu plus sur moi-même et mes rêves d’ailleurs à ce moment précis : naviguer au large, sans une terre en vue — exactement le genre de confinement qui m’irait comme un gant. Ou du moins est-ce ce que j’aimerais croire. Peut-être n’est-ce qu’une tendre illusion dont je me berce, pour me consoler d’être coincé entre quatre murs — qui plus est terrassé (c’est fou, ça, on peut être terrassé ET entre quatre murs ?) par un virus vicieux (un virus peut-il être autre chose que vicieux ? À la réflexion, non, un virus ne peut être vicieux : il est virus, un point c’est tout. Je doute que 15 gènes suffisent à coder un vice.). [1] D’autre part, je doute que ce confinement-là convienne à ceux avec lesquels je devrais le partager — et avec lesquels je me vois mal ne pas le partager.
Bref, la prochaine épidémie, promis, je la passe en mer ! [2]
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